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LA CAVALIÈRE

— Sœur, dit Mariole derrière elle, tu vois bien que c’est un gentilhomme !

— Je ne m’embarrasse pas des gentilshommes, répliqua Hélène durement. Mêle-toi de ce qui te regarde, petiote.

Elle jeta pourtant un coup d’œil sur le blessé. Voyant cette noble figure si pâle et ce regard si doux, elle grommela :

— Un fou, qui s’est battu en duel, sûrement !

— Il s’agit de vie et de mort ! dit le blessé suppliant.

Hélène hésita, puis, consolée par la satisfaction qu’elle avait de molester ainsi l’assistance curieuse, elle s’écria :

— Messieurs et dames, faites-moi l’amitié de déguerpir. Et vite ! chacun chez soi !

— C’est un crin que c’te femme-là ! dit une servante.

Mariole voulut se rapprocher de sa sœur ; mais Jolicœur, le postillon, mit un doigt sur sa