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LA CAVALIÈRE

Mais laissez-moi vous expliquer comment ces choses vous intéressent bien plus directement encore que vous ne le pensez. Je ne veux point vous faire entrer dans ma famille par cette mauvaise porte qu’on ouvre violemment. Je ne veux point causer de peine à mon père et à ma mère. Ma tendresse pour vous est un sentiment pieux qui ne va contre aucun de mes devoirs. Je vous ai parlé déjà d’un projet qui vous a semblé un rêve…

— Oui, dit-elle, un beau rêve !

— Vous n’avez pas voulu vous voir vous-même, Mariole, entrant dans la maison de Châteaubriand comme l’égale du père et de la mère qui vous y recevront à bras ouverts.

— Je l’aurais voulu, Raoul, je ne l’ai pas pu. Je sais ce que je suis…

— Savez-vous ce que vous serez ? J’ai travaillé, depuis le jour où je vous parlai de ce projet pour la première fois, et vous aussi, vous avez travaillé, Mariole.