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LA CAVALIÈRE

Raoul salua avec respect et se retira en recommandant la chaise de poste. L’épouse, restée seule, se fit ajouter quelques rubans et mangea son souper d’un énorme appétit. Seulement, elle exigea que sa luisante soubrette fît l’essai des viandes et du vin.

— Savez-vous ! dit-elle. C’est l’étiquette : à chaque repas, un beau gentilhomme boira dans mon verre avant moi ! C’est la politique.

Raoul traversa toute la maison pour se rendre au logis du chevalier de Saint-Georges où il avait laissé lady Mary Stuart dans l’angoisse. Les choses prenaient en effet, de ce côté, une inquiétante tournure. En chemin, Raoul rencontra bon nombre de méchants visages qui lui étaient inconnus. Mein herr Roboam avait aussi amené sa séquelle.

Hélène Olivat, cependant, était, comme nous l’avons laissée, dans son fauteuil auprès de son feu. Aucun des domestiques de la maison ne songeait à elle, car, d’habitude, Nicaise aimait