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LA CAVALIÈRE

selle, mais c’est tout de même. Y a des gens dont je me méfie, vous savez bien, comme l’homme d’en haut, par exemple ; y en a d’autres dont j’ai bonne idée. J’ai toujours eu bonne idée de M. Raoul, sauf un petit moment du temps où il était braconnier…

— Mais parle donc ! interrompit Hélène, c’est ce Raoul qui l’a enlevée ?

— Je ne fais que parler, demoiselle. C’est plusieurs qui l’ont enlevée, et grâce à moi, encore ! M. Raoul en était, comme de juste, puisque je lui avais coulé un mot en partant, et que s’il ne l’avait pas enlevée, vous n’auriez qu’à chanter son libéra, car elle serait maintenant à Paris, où les coquins de M. Ledoux l’auraient égarée. Est-ce vous qui auriez empêché ça, dites donc, démolie que vous étiez et enfermée à double tour dans votre chambre ? Faut être juste, M. Raoul a bien fait de la mettre au couvent…

— Au couvent ! répéta la grande fille qui respira longuement.