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LA CAVALIÈRE

lieutenants. Il avait remis, à tout événement, sa perruque et sa barbe.

— Mes féaux, dit-il, voici quelles furent mes dernières paroles, quand je vous quittai, il y a quelques jours. « Je n’en puis plus, je ne suis bon à rien ; cette damnée blessure me tue. Laissez-moi me mettre au vert et me soigner ; que je n’entende plus parler de vous jusqu’au moment où la poire sera mûre. »

— La poire est mûre, patron, dit le boiteux.

— Penses-tu, ami Rogue, que je n’en sache pas aussi long que toi ? J’ai pris le vert, et ma blessure ne va pas mal, quoiqu’elle ait bien de la peine à se fermer. Il avait du venin sous les ongles, le vieux grippe-sou ! Vous ne me feriez pas dire le contraire, quand il s’agirait de la potence ! Mais, tout en me reposant, je ne dormais que d’un œil. Mangeons bien et buvons mieux, mes camarades !

À cet égard, la vénérable assemblée n’avait