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LA CAVALIÈRE

vêtu l’uniforme des prochaines batailles. Il était grand, mince, gracieux, et des cheveux blonds, bouclés, tombaient sur son écharpe bariolée. Il avait une carabine anglaise en bandoulière, les pistolets à la ceinture, le dirk et la claymore au côté. C’était un beau soldat, mais tout jeune.

Sous ses pieds, dans une anfractuosité de la valleuse, une douzaine d’hommes se cachaient, armés comme lui jusqu’aux dents.

Il promena tout autour de lui, sur la campagne qui était couverte d’un voile épais, son regard triste, et qui malgré la solennité du moment, semblait distrait ; puis il suivit la lèvre de la falaise dans la direction de l’est.

— Ne vous éloignez pas, monsieur René, dit un des hommes, qui avait élevé sa tête jusqu’au niveau du sol pour le suivre des yeux. Le moment approche.

— C’est bien, répondit le jeune M. de Coëtlogon, je suis là.

Il continua néanmoins de marcher.