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LA CAVALIÈRE

à dire et j’ai l’air de radoter, toujours la même chose, mais ça saute aux yeux : parce que je ne pense qu’à moi, garçon, le matin, à midi et le soir !

— Se vante-t-elle assez ! songeait Nicaise. C’est qu’elle le croit, oui !

— Ça me fait grand’pitié, mon gars, quand je vois celui-ci ou celle-là se rompre la tête à s’occuper des autres. Faut-il être innocent !

— Ah ! ma foi, oui, faut l’être ! approuva le lâche fatout.

— Faut-il être aveugle, bouché, estropié de raison !

— Faut être gauche, quoi ! déclara Nicaise. V’là l’avis que j’ai !

— Et tu juges bien, bonhomme ! Mon pauvre père disait : Après moi la fin du monde…

— Et ça n’a pas manqué ! acheva Nicaise dans sa rage d’approuver.

Hélène fixa sur lui ses yeux inquiets. S’il avait souri par malheur, elle l’eût battu. Mais Nicaise