Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

388
LA CAVALIÈRE

Une immense douleur étreignit la poitrine de René, qui perdit le sentiment et resta couché sur ce sol sanglant, la tête appuyée contre la tête déjà froide de son frère. Il fut éveillé par un bruit et ouvrit les yeux. Mary Stuart de Rothsay était auprès de lui.

— René ! René ! disait-elle, je vous retrouve vivant !

Il y eut dans le regard du jeune homme une étrange terreur.

— Il nous voit… de là haut ! balbutia-t-il. Mon frère ! mon pauvre frère chéri !

Il tourna vers Yves ses yeux, troublés deux fois par la crainte et par un reste d’espoir.

— Ah ! fit-il avec une douleur profonde, il est mort ! mon frère est mort !

Elle voulut lui prendre la main ; il la repoussa violemment.

— Allez au roi ! dit-il. Vous êtes au roi. J’ai bien entendu. M. de Chateaubriand voulait ve-