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Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/398

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LA CAVALIÈRE

les nouvelles étaient bonnes ; le château de Gouville gardait, depuis le matin, ses portes closes.

Vers neuf heures, au moment où René de Coëtlogon commençait, au haut de la falaise Sainte-Honorine, cette promenade qui devait avoir une si tragique issue, Piètre Gadoche sortit de la Maison-Rouge, en plein costume de Banian, riche et tout à fait digne d’un dimanche de noce. Il secoua convenablement un goupillon d’eau bénite sur le cercueil de sa première victime qui attendait les prêtres sous le vestibule, et passa le seuil tendu de noir, sans savoir, du reste, le nom de la morte. Il était accompagné par le docteur Saunier et ses trois tireurs d’élite : marksmen (en anglais).

Le reste de sa troupe stationnait au lieu dit la Petite-Falaise, que nous connaissons déjà par le propre récit de Gadoche. C’était là qu’il avait exécuté, douze ans auparavant, ce beau tour gymnastique, un saut périlleux du haut en bas de la falaise.