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LA CAVALIÈRE

cortèges se rencontraient : deux femmes, une morte dans sa bière, une enfant qui portait la blanche couronne des fiancées. Gadoche aurait du être de ce deuil et de cette noce.

Mais Gadoche était entre les mains de Nicaise, — entre les griffes du mort, allions-nous dire.

Car une chose terrible avait lieu.

Chaque animal destructeur a son instinct. Les loups mordent au cou, les meurtriers visent au cœur ; on dit que la panthère s’attaque à toute partie qui saigne.

Le fatout était un tigre. Il avait jeté ses armes ; il n’avait pas besoin d’armes. Sans hésiter et changeant son râle en un grognement de rage satisfaite, il saisit à deux mains le bras gauche du bandit et s’y cramponna de toute sa force.

Gadoche poussa un cri de sauvage agonie. Nicaise serra plus fort.

À l’aide de son bras droit et de ses dents, Gadoche arma un pistolet et le déchargea dans le