Page:Féval - La Cavalière, 1881.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

48
LA CAVALIÈRE

— Ce serait d’un méchant cœur !

— Je le ferais !

Nicaise se prit la tête à deux mains.

— Mais, dit-il avec détresse, c’est mettre le couteau sous la gorge au monde, la Poupette. Si la demoiselle le reconnaissait…

— Ma sœur ne l’a jamais vu.

— C’est vrai, pensa le fatout ; la dernière fois qu’il vint au Lion-d’Or, il me demanda, à moi justement, comment elle était faite.

— Mais… voulut-il objecter pourtant, mais…

— Point de mais ! Il s’agit d’empêcher un mortel malheur. Si tu refuses, c’est moi qui te le dis, ma grande sœur ne t’écoutera jamais !

Nicaise joignit les mains pour demander :

— Et si je fais comme vous voulez, la Poupette ?

— Je serai ton amie, répondit Mariole, et je te servirai, parce que je te crois bon.

— Eh bien… reprit Nicaise, qui hésitait encore, nous verrons, petiote… plus tard, demain.