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LA CAVALIÈRE

logon restèrent seuls dans la chambre à coucher, qui servait aussi de salon, car le rez-de-chaussée de la maison n’avait que quatre pièces, et l’étage supérieur ne contenait qu’un vaste dortoir de chasse entouré de lits de camp.

C’était une de ces rares soirées d’hiver où la température lâche et molle tient le corps en inquiétude et dispose mal l’esprit. Le vent soufflait du sud, fort mais chaud, et rabattait en grises rafales la fumée du foyer. Ces jours-là, le feu est incommode, donnant trop de chaleur, et quand on l’éteint, l’humidité apporte le froid.

Pour la première fois, depuis son départ de Paris, le chevalier de Saint-Georges était triste et s’ennuyait. Les deux Coëtlogon étaient plus tristes que lui.

Nous ne savons comment expliquer cela ; entre ces hommes dont deux étaient prêts, du matin au soir, à sacrifier pour l’autre tout leur sang jusqu’à la dernière goutte, il n’y avait point de sympathie.