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LA CAVALIÈRE

solitude le son des cloches de Poissy, qui appelaient pour l’Angélus de six heures.

Quelques minutes s’écoulèrent. Aucune parole ne vint. Était-ce le temps encore ? ou bien quelque amer fléau avait-il rongé déjà jusqu’aux racines de leur mutuelle tendresse si belle ! Deux semaines auparavant, René avait dit : « À nous deux nous n’avons qu’un cœur ! »

Aucun bruit ne passait à travers la cloison de la chambre du roi. Sans doute, il vaquait à ses dévotions du soir, qui toujours étaient abondantes et longues. Le roi avait la fervente piété d’un saint.

Ce fut Yves qui rompit le premier le silence entre nos deux jeunes gens.

— René, murmura-t-il, tu ne m’aimes plus.

— Tu es fou ! répliqua René.

— Qu’as-tu donc alors ?

— Je souffre.

— Hier, reprit Yves, tu n’as pas voulu me dire où tu avais été le soir…