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LA CAVALIÈRE

— Madame, dirent-ils en sautant à cheval, nous le sauverons ou nous mourrons.

Ils s’élancèrent de front, perçant droit devant eux comme deux sangliers. Il y eut un bruit de mêlée : des détonations, des grincements de fer, des cris sourds : on se battait avec acharnement de l’autre côté du taillis.

Lady Mary détacha son cheval, caché là tout près et se mit en selle. Le nom de René vint à ses lèvres ; avait-elle entendu l’entretien des deux frères ?

Elle lança son cheval dans la direction du bruit ; mais elle songeait :

— La vraie fiancée du roi c’est la princesse de Pologne. Je suis la Cavalière ; je ne serai pas la reine.

Comme elle approchait du lieu l’on s’était battu, car la lutte, aussi courte que rude avait déjà pris fin, elle vit revenir Yves et René, la tête nue tous deux et se tenant par la main.

— Vive le roi ! crièrent-ils.