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LA CAVALIÈRE

pouser Jacques Stuart en secondes noces. Nous demanderions pardon au lecteur de l’entretenir de pareilles folies, si, à un moment donné, cette farce ne devait entrer comme élément sérieux dans notre drame.

À l’instant où l’épouse Boër passait au pas, peur se laisser admirer mieux, devant la porte de l’auberge des Trois-Rois, Raoul en sortait justement, portant avec crânerie son costume de postillon, et ravi d’avoir été agréé par la grande Hélène. Son regard se croisa avec celui de l’épouse, elle le reconnut tout d’un coup et poussa un cri de surprise.

Raoul, déconcerté d’abord et pris d’inquiétude, mit à tout hasard un doigt sur sa bouche. L’épouse fit aussitôt arrêter et l’appela de la main.

— Je me nomme Jolicœur ! lui dit précipitamment Raoul avec une grande affectation de mystère. Souvenez-vous-en !

— Savez-vous ! répliqua l’épouse étonnée. Ah ! Jolicœur ! concevez-vous !