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LA CAVALIÈRE

monté en grade et que M. le régent la payait !

Le cabaret auberge des Trois-Rois, adossé aux douves du château, regardait la principale entrée de la forêt et la route de Poissy. Il était encombré de pratiques, comme tous les cabarets de Saint-Germain pendant la foire. Il avait en outre, depuis le commencement de la semaine, bon nombre de chalands qui n’étaient point là pour la foire : des soudards, des gens de police, et certaines figures de mauvais aspect qui venaient y prendre, en buvant sec, des nouvelles d’un gentilhomme malade, M. le marquis de Romorantin, qui, depuis quatre ou cinq jours, était l’hôte des Trois-Rois.

M. le marquis, joli seigneur, bien doux, qui se louait grandement de l’air de la forêt, avait retenu en entier un pavillon, situé au bout du jardinet. Son médecin, le docteur Saunier, ne le quittait jamais, Nul ne savait la nature de sa maladie, qui le laissait assez calme le jour, mais qui, la nuit, le tenait éveillé et poussant des cris de