Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/129

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Raoul éleva la voix, lui aussi, pour répondre :

— Vous vous trompez, mylord !

— Alors, c’est moi qui me trompe ? interrogea le roi, car je pense comme Douglas.

— Oui, sire, vous vous trompez, prononça lentement Raoul.

Il ajouta :

— Il faudrait plus d’un jour à Votre Majesté pour compter sur ses dix doigts et sur ceux de mylord baron les vingt mille soldats du comte de Mar et le contingent français que Lauzan, Courtenay et Quatrebarbes ont armé à leurs frais…

— Folie ! déclara Douglas ; folie ou mensonge !

— Mylord mon oncle, commanda le roi, retirez ce dernier mot qui va plus loin que notre pensée à tous deux. Je vous l’ordonne !

Raoul avait changé de couleur. La froide prudence du chevalier de Saint-Georges lui semblait