Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/200

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bras comme on fait pour prêter un solennel serment, voici l’image de la vierge miraculeuse de Combourg, que je porte en souvenir de ma bien-aimée mère. À l’heure où nous sommes, en effet, ma vie ne tient qu’à un fil, vous l’avez deviné Mariole. Que ceci soit notre gage : en partant, je vous confie cette médaille sainte comme à la fille de ma mère, en signe que vous et moi nous sommes promis l’un à l’autre devant Dieu. Au revoir, ma chère fiancée. Je reviendrai réclamer votre foi, qui est mon plus cher bien en ce monde. Si je ne reviens pas c’est que je serai mort. Il détacha son cheval et bondit en selle en répétant :

— Au revoir et priez pour moi !

— Oh ! ne bravez pas le danger ! s’écria Mariole, ne partez pas ! Si je suis venue, sainte Vierge ! c’était pour vous dire : Ne partez pas ! ne partez pas !

Sa voix s’éteignit : elle se laissa tomber à ge-