Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/241

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de gants pour rompre cette mauvaise affaire. Il aurait pu s’en aller sans rien dire.

M. Ledoux, qui occupait si fort les gens de la noce, et qui le méritait mieux encore qu’aucun ne le pouvait penser, marchait seul, dans une direction tout opposée, en pleine forêt. Malgré le froid qu’il faisait, il avait dépouillé son pourpoint vert-pomme, et allait en manche de chemise, avec son mouchoir, noué du mieux qu’il avait pu, autour de son bras gauche, immédiatement au-dessous de l’épaule. La glace avait beau durcir la terre, quoique M. Ledoux avançât très lentement, il avait le visage inondé de sueur. De temps en temps, des gémissements s’échappaient de sa poitrine.

Les événements que nous avons racontés avaient couru la poste. Il était à peine dix heures du soir. À vingt minutes de chemin environ de l’auberge du Lion-d’Or, dans la direction du nord-ouest, M. Ledoux quitta la route battue et s’engagea dans le fourré, la main