Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/258

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s’écarter et surtout de ne point faire usage des armes à feu. Du reste, l’ennemi semblait avoir un mot d’ordre pareil. Aucun coup de mousquet ne fut tiré par les cavaliers mystérieux.

Vers une heure du matin, la cavalcade, laissant Bar-le-Duc au loin sur sa gauche, arriva à la route de Verdun, au bord de laquelle l’hôtellerie du Lion-d’Or, naguère si pleine de lumières et de bruits, se dressait maintenant silencieuse et noire. Une seule lueur s’y pouvait découvrir ; elle partait de la petite fenêtre de la soupente où la grande Hélène veillait sans doute au chevet de son père mort.

Aussitôt que l’escorte du roi eut touché la route de Verdun, un parti, commandé par Thomas Erskine, s’en détacha et tourna au galop vers le nord, tandis que le gros de la troupe continuait de chevaucher à l’ouest, dans le sentier de chasse.

Il y eut un mouvement sous-bois, où des éclaireurs ennemis suivaient évidemment la marche