Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/48

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— À ta santé, jeunesse, dit-il avec bonne humeur, et à tes fiançailles !

— La santé, merci, répliqua le fatout en rougissant jusqu’aux oreilles ; mais je n’ai point de fiancée.

— Tant pis pour toi, jeunesse. As-tu vu ce matin deux braves compères habillés comme moi… un peu plus mal ?

— Il en vient assez ici, de braves compères, grommela Nicaise, habillés comme ceci ou comme cela !

— L’un des d’eux est boiteux de la jambe droite, poursuivit le braconnier ; l’autre a un nez crochu comme un bec de faucon.

— Je n’ai vu ni l’un ni l’autre, dit Nicaise.

— C’est bien, j’attendrai. Que dit-on de nouveau dans le pays ?

— Rien de bon.

— Est-ce toi qui es le maître ici ?

— Non, répliqua le fatout avec un gros soupir, jamais ne le serai.