Page:Féval - La Chasse au Roi.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Comme ils regagnaient leur table, le pèlerin répondit :

— C’est dommage, mes compagnons : j’aurais aimé causer un peu avec vous d’amitié.

Ils s’arrêtèrent tous deux brusquement et se retournèrent. De nouveau, le vieillard leur présentait son dos voûté où tombaient les mèches de ses cheveux blancs.

— Il a la taille qu’il veut ! dit Salva.

— Il change de voix comme de chemise ! ajouta Rogue.

— Et je ne lui ai jamais vu deux fois de suite les mêmes yeux.

Ils revinrent à pas de loup vers la cheminée et se posèrent à droite et à gauche du vieux pèlerin, qui partagea entre eux un regard de naïve surprise.

— Mes compagnons, dit-il avec une terreur sénile, avez-vous de mauvais desseins contre moi ?

— C’est lui ! s’écria le boiteux. J’en jurerais !