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PROLOGUE.

Sa situation pittoresque et les joyeux bouquets d’arbres qui l’entouraient d’une verte ceinture, sur le flanc de la montagne nue, lui donnait un aspect d’aisance et de bonheur. Elle était plus grande que ne le sont d’ordinaire les habitations des fermiers irlandais, surtout dans cette pauvre province de Connaught, où l’homme vit et meurt dans des cabanes indignes de servir d’asile à des brutes.

La maison de Mac-Diarmid était composée d’une construction principale qui avait sans doute formé dans l’origine une habitation complète, et de deux petits bâtiments ajoutés après coup.

Pour fixer tout de suite les idées de nos lecteurs, nous dirons que les trois parties de ce rustique édifice n’égalaient pas ensemble en valeur l’étable d’une ferme anglaise. C’était, à l’ouest du Connaught, une demeure presque opulente : en tout autre lieu de la terre, c’eût été un misérable réduit.

Il était environ sept heures du soir et le mois de novembre commençait. La nuit se faisait noire. Dans la pièce principale du logis de Mill’s Mac-Diarmid, il y avait deux ou trois jattes fumantes sur une table de bois raboteux qu’éclairaient deux chandelles de jonc.