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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/117

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MAC-DIARMID.

Les bourgeois de Galway se tenaient immobiles et respirant à peine, car le nom de l’homme que la vengeance des payeurs de minuit condamnait à mort était en dessous et ne se voyait point.

Ce fut le major qui se baissa pour ramasser ce menaçant message.

Il retourna le papier et lut à haute voix :

— Au major Percy Mortimer !

C’était le moment de s’évanouir. Mistress Fenella Daws sut en profiter. Elle poussa un cri déchirant, et se laissa tomber pâmée sur sa banquette.

Gib Roe fit effort pour garder son air innocent, et grommela une exclamation de surprise.

Joshua Daws s’était tourné vivement vers la fenêtre et avait jeté son regard sur la noire façade de la maison voisine ; mais à la place où apparaissait naguère cette grande figure brune dont l’œil inerte se fixait sur le parloir, l’ogive, dépourvue de ses vitraux, ne présentait plus maintenant qu’un trou sombre…

Le major jeta le caillou et froissa le papier entre les doigts de sa main qui restait libre.

Nul ne se fût douté assurément que le nom écrit sur ce papier funèbre était le sien. Son visage ne trahissait pas la plus légère émotion.