Aller au contenu

Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
PREMIÈRE PARTIE.

Mais c’était un enfant. Son amour se taisait. Il avait honte et frayeur. Il se reprochait sa passion comme un crime, il n’avait garde de la montrer, et ne savait que souffrir tout bas.

Ellen, en ce temps, n’avait jamais arrêté sa pensée sur Jermyn.

Un jour, il y eut bien de la douleur sous le toit de Diarmid. Jessy O’Brien, la nièce chérie de Mill’s et sa fille d’adoption, avait disparu.

C’était une pure enfant bien douce et gaie, et bien timide. Elle aimait Morris Mac-Diarmid depuis qu’elle connaissait son cœur, et Morris l’aimait. Leur amour mutuel était de ceux que le temps cimente et affermit, amours pleins de dévouement sûr et de constance éprouvée, amours confiants, heureux, tranquilles, dont la racine est au fond de l’âme.

Jessy n’était point hardie comme Ellen. Elle ne savait point gravir ces merveilleux escaliers de basalte qui pendent au-dessus de la mer ; le long des côtes occidentales de l’Irlande. On ne chercha point son cadavre au pied des hautes falaises.

Lord George Montrath était venu, pour la première fois de sa vie, passer huit jours avec quelques compagnons de plaisir dans ses terres d’Irlande.