Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
MAC-DIARMID.

Jermyn, accablé, franchit le seuil à son tour, laissant déserte la maison de Diarmid.

Il fit quelques pas sur les traces d’Ellen, puis le souffle lui manqua ; il tomba dans l’herbe mouillée.

Le phare brûlait toujours sur les hauteurs de Ranach-Head.

La forme d’Ellen se perdait déjà dans l’obscurité, derrière le petit bouquet d’arbres qui entourait la maison de Mac-Diarmid, lorsque Kate Neale se montra sur le seuil.

Son visage exprimait l’étonnement, l’agitation et la terreur.

— La galerie du Géant !… murmura-t-elle. C’était la voix de mon jeune frère Jermyn !… je le crois, je le crois !… Mais la voix de mon jeune frère ressemble à celle d’Owen… et il y avait une femme !…

Elle toucha du revers de sa main son front qui brûlait.

— Mon Dieu, reprit-elle, Owen !… où est Owen ?

Elle rentra dans la salle commune où la chandelle de jonc, presque entièrement consumée, répandait de mourantes lueurs.

Elle se pencha sur la paille de la couche commune et en compta les places vides. Son sein