Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
254
PREMIÈRE PARTIE.

le grand Mahony, qui se tenait en avant de l’estrade avec sa mante rouge à capuchon, et qui personnifiait pour le moment cet être fantastique, Molly-Maguire, dont le nom seul remue dix comtés de l’Irlande.

— Nous nous taisons, Molly, notre aimable tante… Arrah ! nous sommes des neveux soumis !

— Nous buvons un petit coup à votre santé, digne Brûleur !

— Et à la santé de Leurs Honneurs qui se cachent derrière vous et qui ne disent rien !

Naboclish ! la belle assemblée ! cria une voix au fond de la galerie ; on dirait un meeting d’O’Connell, que Dieu le bénisse ! Et nous ne craignons pas la pluie par-dessus le marché !

— Chantons un lilliburo, mes fils, en l’honneur des bons gars de Kilkenny, de Clare, de Limerick, et de Leitrim, qui sont venus nous voir pour l’élection…

— Au diable l’élection ! dit la voix retentissante du Brûleur ; les bons garçons des comtés sont les bienvenus chez nous… Et O’Connell aussi, musha ! le cher homme !… Mais Molly-Maguire avant tout, s’il vous plaît, mes neveux !

— Et Molly-Maguire, reprit un des personnages masqués qui se tenaient derrière le géant,