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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/68

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PROLOGUE.

l’aime, répliqua Morris ; je viens de la ferme de Luke Neale.

Owen prit la main de Morris et la pressa passionnément contre son cœur.

— Le temps presse, dit Mickey, et celui qui doit nous guider ne vient pas.

— Celui qui doit vous guider est venu, répliqua Morris, suivez-moi.

Au moment où ils s’ébranlaient, un huitième cavalier sortit du bog à bride abattue et entra dans le défilé.

Les sept frères avaient remis précipitamment leurs voiles.

— Qui vive ? demanda Morris.

Payeur de minuit ! répondit sous la toile noire une voix douce et presque enfantine.

— Jermyn ! prononcèrent à la fois les sept Mac-Diarmid.

Et Morris ajouta d’une voix triste :

— Le vieillard n’a plus de fils selon son cœur… Que Dieu sauve l’Irlande !…

Minuit approchait.

Les huit frères reprirent le galop.

Entre Corbally et Men-Lough, à mille pas environ du lit de la Moyne, la lune montrait une grande masse noire dont les lignes indécises et heurtées tranchaient sur le ciel blanc.