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MAC-DIARMID.

épaules, rabattait ses plis sur la plus austère de toutes les poitrines. Un fichu éclatant tournait nonchalamment autour des vertèbres puissamment accusées de son cou. De beaux souliers vernis, emplis par des pieds plats, relevaient orgueilleusement sa jupe trop courte.

Elle avait du vague dans l’esprit et des romans dans le cœur. La noble poésie était sa nourriture…

À côté d’elle s’asseyait une charmante fille de dix-huit ans, sa nièce, miss Francès Roberts.

Miss Francès ne ressemblait vraiment point à sa tante : elle avait de beaux yeux limpides et sérieux ; son front pur s’encadrait de fins cheveux blonds, dont les boucles abondantes tombaient avec profusion le long de ses joues.

Les filles de l’Angleterre ont le privilége de ces admirables chevelures dont la nuance douce chatoie, et dont les ondes perlées ruissellent sur la blancheur sans rivale de leur peau transparente.

Les sourires de Francès étaient aussi rares que ceux de sa tante s’épanouissaient fréquents. Mais quand elle souriait, c’était comme un suave rayon qui réjouissait l’œil et chauffait le cœur.