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DEUXIÈME PARTIE

« Elle avait une riche toilette, des diamants aux doigts, des perles sur le front.

« Et son visage, qui gardait les traces de l’ivresse habituelle, souriait.

« — Milady, me dit-elle, vous aurez là un assez joli appartement… Personne n’y troublera vos plaisirs… Ah ! ah ! voyez-vous, les uns descendent, les autres montent… Je pense que vous m’aurez porté bonheur…

« Elle me fit une révérence étudiée.

« — Adieu, milady, reprit-elle ; je suis l’humble servante de Votre Seigneurie.

« Mary Wood sortit. Je restai seule.

« Pendant que le premier accablement me clouait immobile à la même place, j’entendis un bruit sourd du côté où s’était éloignée la servante saxonne.

« Je restai longtemps avant de me demander d’où venait ce bruit. Ce fut seulement lorsqu’il eut cessé que je m’orientai dans l’ombre pour en découvrir la cause.

« À la place de la porte par où j’étais entrée, il y avait des pierres liées par un ciment humide encore.

« Le bruit que j’avais entendu provenait des maçons qui avaient muré la porte.

« C’était bien une tombe !… Morris, ô Morris !