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DEUXIÈME PARTIE

autre, lord George avait peur de Crackenwell.

— Allons, Robin, mon ami, reprit-il, cela me fait plus de plaisir que je ne puis vous dire… Il fallait bien que je me mariasse, après tout, et je ne pouvais pas rester ainsi éternellement dans la gêne… Mais l’idée d’un meurtre !… c’est plus fort que moi… Je me rappellerai toujours la terrible nuit que j’ai passée le soir où vous attaquâtes ce rustre de Mac-Diarmid dans le bois de Richmond…

— Ce fut un méchant coup, dit froidement Crackenwell ; Votre Seigneurie ne m’y reprendrait plus aujourd’hui ; mais j’étais un homme ruiné, et mes créanciers ne me laissaient pas d’asile pour reposer ma tête… Dans ces cas-là, on fait ce qu’on peut.

— Grâce à Dieu, dit Montrath, vous manquâtes le rustre !

— C’est-à-dire que Percy Mortimer, qui n’était alors que capitaine, se trouva là par la grâce du diable… Celui-là est un fâcheux que j’ai heurté plus d’une fois sur mon chemin… Sans lui, milord, vous auriez une sotte affaire de moins sur les bras.

— Et un poids de plus sur la conscience, murmura Montrath.

Crackenwell le regarda en face.