lui, le chapeau troué du pauvre homme se soulevait respectueusement.
— C’est le bon Morris, pensait-il, le roi des vaillants gars du Galway… Il vient visiter son vieux père… Que Dieu le bénisse !
— Que Dieu le bénisse ! répétaient ceux qui venaient ensuite, lui et Mill’s Mac-Diarmid, le saint vieillard !
Et les chapeaux troués retombaient sur les grandes chevelures ébouriffées.
Et trois pas plus loin on ne songeait plus guère à Morris ni à Mill’s Mac-Diarmid, le saint vieillard !
On allait boire ; on flairait de loin la bonne odeur du cher whisky. Les narines s’enflaient ; les langues caressaient gaillardement les lèvres altérées.
Oh ! c’était un bon jour ! un grand jour ! Il y avait du potteen pour toutes les soifs, et, pour tous les appétits, des aliments solides. Toutes ces dents, si longues qu’elles fussent, et si infatigables ces mâchoires, il y avait de quoi les contenter jusqu’au coucher du soleil !
Protestants et catholiques, repealers et orangistes allaient s’abattre sur le festin d’une ardeur égale. Sullivan et Derry payaient l’écot. Mangez et buvez, fils des seigneurs ! buvez et mangez