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DEUXIÈME PARTIE

Gib Roe, dans son coin, tremblait de tous ses membres. Entre ses cheveux hérissés et rares, une sueur froide coulait sur son front.

— Ah ! mes chéris ! murmura-t-il, ce n’est pas là une chose possible… Où est l’Irlandais qui voudrait faire mourir Mac-Diarmid ?

— Cet Irlandais-là ne ferait pas de vieux os ! s’écria Mac-Duff en serrant ses gros poings.

Arrah ! dit Pat, ce serait moi qui l’étranglerais !…

Gib Roe s’éloigna de Pat d’un mouvement instinctif, bien que le pauvre gardien des ruines de Diarmid ne fût rien moins que redoutable.

L’indignation cependant croissait parmi la foule ; ce n’étaient plus partout que menaces et cris de vengeance. Gib Roe, pâle et prêt à défaillir, cherchait à se cacher. Il lui semblait que l’obscurité profonde qui l’environnait n’était plus un voile suffisant, et que la lueur du bog-pine frappait en plein son visage.

La voix grave de Molly-Maguire s’éleva au-dessus du tumulte.

— Mill’s Mac-Diarmid n’est qu’un homme, dit-elle, et nous avons à débattre ici de plus grands intérêts.

Le murmure se continua sous la voûte et des