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DEUXIÈME PARTIE

Foote, vous plairait-il adresser vous-même quelques demandes à l’accusé ?

— Je n’ai point qualité pour cela, M. Mac-Foote, répliqua Daws ; mais veuillez lui apprendre la nouvelle position où le placent les témoignages acquis désormais au procès.

Aucun muscle ne remua sur le visage du vieux Mill’s ; mais Morris devint plus pâle.

Francès, qui le regardait, sentit en son cœur une muette angoisse, et des larmes vinrent à ses beaux yeux.

— Mon Dieu ! pensa-t-elle, que n’ai-je le pouvoir de calmer sa peine !…

Au mot de témoignage, maître Allan avait échangé un de ses regards terribles contre un des tendres regards du doux porte-clefs.

C’était une nouvelle phase du procès ; ils ouvrirent tous deux leurs oreilles.

Gilbert Flibbert lui-même mit sa plume en arrêt et devint attentif.

Mac-Foote se recueillit un instant.

— Je dois vous dire, Mill’s Mac-Diarmid, reprit-il avec une sorte de solennité, que votre position est cruellement changée… Jusqu’ici la justice avait la conviction morale de votre culpabilité… mais c’était tout : les preuves manquaient, et notre cour équitable se serait vue