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LES SAXONS.

couaient en courant les longues mèches de leurs cheveux.

Les dragons, qui les avaient perdus de vue durant quelques minutes, les voyaient reparaître tout à coup, riant et sautant.

Cette allégresse naïve leur ôtait toute défiance, et ils allaient sans autre préoccupation que de guider leurs pesants chevaux sur le terrain glissant.

Leur trot ne se ralentissait point.

Au bout d’une heure environ, ils atteignirent l’extrémité de la chaussée de planches.

C’était bien loin encore de l’endroit où nous avons vu les gens de Molly-Maguire à la besogne ; il y avait un grand mille du bout septentrional de la chaussée au cours fangeux du Doon.

Cette partie de la route était aisée comparativement à celle que les soldats venaient de franchir. Le trot des chevaux devint plus régulier et plus rapide ; la troupe, rangée sur deux files, emplissait toute la largeur de la chaussée.

Le major marchait le dernier.

Durant quelques minutes encore, on put voir les deux enfants sautiller par-dessus les flaques d’eau de plus en plus larges, comme des esprits follets.