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DEUXIÈME PARTIE

Morris avait vaincu O’Connell et terrassé le sanglant génie du whiteboysme.

Quand il se tut pour la dernière fois, chacun, emporté par la fougue robuste de son éloquence, voyait l’Irlande libre, l’Irlande reine, l’Irlande régénérée…

Hélas !…

Le jour commençait à poindre lorsque l’assemblée sortit de la galerie du Géant. Les objets avaient changé de forme et de couleur. La mer bleuissaient à l’horizon. On distinguait sur les roches la verdure sombre et jaunâtre des varechs mouillés. L’immense escalier de pierre élevait ses colonnes grises vers le ciel, et soutenait, gigantesque colonnade, les ruines lourdes du château de Diarmid.

Le galet, humide encore, disait que la mer, au plein de l’eau, était venue bien près de l’ouverture des galeries. Le flot se retirait maintenant.

La foule se sépara.

Le long de la route, les groupes ne s’entretenaient point des destins de l’Irlande et de la puissante parole du fils de Diarmid. Il s’agissait bien de ces choses ! On se donnait rendez-vous a la chaussée de planches dans le bog de Clare-Galway.