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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/114

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TROISIÈME PARTIE.

la tête de Mac-Diarmid. Toute autre crainte disparaissait devant celle-là.

Cependant ces événements rapides et mystérieux, qui s’étaient succédé autour d’elle depuis quelques heures, avaient nécessairement modifié son opinion sur lord George Montrath. Elle voyait maintenant ce qu’il y avait de fondé dans les craintes de Georgiana. Un crime était au fond de la conscience du lord, et le pouvoir inouï de cette bizarre créature, Mary Wood, ne pouvait évidemment avoir une autre origine.

Mais ce crime, au lieu de concentrer ses inquiétudes sur son amie, ramenait impérieusement sa pensée vers Morris.

Morris aussi était en face du lord ! Son nom, dans la bouche de Montrath, avait un accent ennemi.

Il résultait d’ailleurs des paroles échangées entre Mary Wood et le lord que celui-ci avait des motifs tout récents de craindre Morris Mac-Diarmid. Et c’est chose mortelle que d’inspirer des craintes à qui ne recule point devant l’assassinat !

Francès écoutait. Elle cherchait à surprendre la pensée du lord, pour pouvoir le combattre. À quelque prix que ce fût, elle voulait défendre Morris, car, à mesure que la position de Mac-