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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/116

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TROISIÈME PARTIE.

gard irrité. Une parole brutale était sur sa lèvre. Mais il se retint par un effort violent, et s’avança vers les deux dames en essayant de sourire.

Il prit la main de Georgiana et la baisa.

— Milady, lui dit-il avec douceur, je vous rejoindrai tout à l’heure dans votre appartement… Cette malheureuse, ajouta-t-il en se penchant rapidement à l’oreille de la jeune femme, cette malheureuse a des secrets qu’elle ne peut point révéler devant une étrangère.

Son regard désignait Francès, qui se leva aussitôt.

— À bientôt, milady ! Veuillez faire agréer mes excuses à miss Roberts.

Georgiana quitta son siége sans mot dire et gagna la porte.

Mary Wood, dans ce moment, éleva la voix comme si elle eût voulu donner au lord un démenti exprès.

— Eh bien ! eh bien ! dit-elle, ces chères belles nous quittent ?… Tant pis, ma foi ! car je m’ennuie quand je suis seule avec vous, Montrath.

Les deux jeunes femmes franchirent le seuil, et la porte retomba sur elles.

Montrath cacha son visage entre ses mains. Il n’avait plus rien qui le forçât à se contraindre ; sa poitrine rendit un gémissement sourd.