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LE CHATEAU DE MONTRATH.

jusqu’à deux voix ; l’alderman Frown eut trois voix, à cause de sa charge.

C’était là une position brûlante ; la loge supérieure bavardait sur un volcan. Il fallait en effet s’expliquer, et toutes ces prétentions personnelles, se heurtant de front, devaient amener une rude mêlée.

La fougueuse opposition des deux révérends écarta tout d’abord le banquier Bullion, parce qu’il était soupçonné de puséisme.

Le banquier Bullion mit son veto à l’élection du procureur O’Kir, parce que cet homme de loi était notoirement anabaptiste.

Algernon Knife, le chirurgien, était dissident ; l’avocat faisait partie de la secte des non-conformistes ; le sous-bailli Munro était quelque peu presbytérien ; le bailli Payne frayait avec des quakers.

Puis venaient de ces sectes sans nom que l’absence d’unité multiplie, et qui arrivent de plein pied au grotesque. Le père du professeur Hull avait été durant soixante ans un membre fidèle de l’Église établie, puis un beau jour il avait lu sa Bible de travers. De ce moment, il accomplit son petit schisme ; son fils, le professeur Hull, était hulliste.

Il y avait des brownistes, ainsi nommés de