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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/228

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TROISIÈME PARTIE.

nouveau bandée, et peu d’instants après il sommeillait, couché sur l’étoffe épaisse de la mante.

Ellen était assise auprès de lui comme un bon ange qui sourit à l’âme protégée. Elle contemplait avec un bonheur plein d’amour son repos profond et l’apparence de vie qui revenait lentement à ses traits. Elle tenait une de ses mains entre les siennes, et de temps en temps, pour se payer de son labeur, elle se penchait sur le front pâle du blessé, que sa lèvre effleurait doucement.

C’étaient un bel amour et de chastes baisers. Dieu n’avait fait jamais âme de vierge plus haute ni plus pure. C’étaient un amour profond et des baisers pleins de passion ; jamais Dieu n’avait fait âme de femme plus ardente ni mieux faite pour la tendresse qui s’oublie.

Le sommeil de Percy Mortimer, qui d’abord avait été tranquille, ne tarda pas à s’agiter. La fièvre vint mettre des taches enflammées aux pommettes de ses joues. On voyait qu’il souffrait sur sa couche trop dure, et son souffle, en s’échappant de sa poitrine, rendait un son plaintif.

L’heiress avait songé d’abord à le ramener à Galway dans la soirée. Elle voulait passer les dernières heures du jour sous les ombrages