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TROISIÈME PARTIE.

derry, soit enfin vers les hameaux dispersés de loin en loin sur la montagne.

La plupart du temps, les groupes qu’avait rassemblés le commun désir de passer le lac se divisaient en touchant la rive ; chacun regagnait sa demeure, et l’on se séparait en murmurant tout bas un morne : Au revoir !

Quelques groupes cependant ne se séparèrent point. Ceux-là, en quittant le bateau qui les avait apportés, tiraient après eux un fardeau lourd ; les plus robustes chargeaient ce faix sur leurs épaules, et les autres suivaient à pas lents, la tête découverte.

C’étaient les Molly-Maguires qui revenaient des bords du Doon et qui rapportaient leurs morts, car il y avait eu combat aux environs de la chaussée de planches.

Tandis que les ribbonmen s’acharnaient autour de leurs victimes, des secours étaient venus à la fois de Tuam et de Galway.

L’enseigne Brown et le cornette qui était parvenu à se sauver avaient fait leur devoir. Tuam envoyait toute sa petite garnison, conduite par le lieutenant Peters. Galway fournissait ses gens de police et les quelques dragons du colonel Brazer.

Il n’est pas dans les mœurs des Whiteboys de