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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/34

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TROISIÈME PARTIE.

pas ? dit-elle, vous ne m’abandonnerez pas ?… tant que vous serez là, je me croirai protégée !

— Je resterai, chère Georgy… vos craintes sont exagérées et je n’y vois guère de fondement, mais je resterai puisque tel est votre désir.

La jeune femme pressa la main de Francès contre son cœur.

— Merci, dit-elle, oh ! merci !… mais n’essayez plus de combattre mes craintes, puisque vous craignez comme moi… Je devine votre bon cœur, Fanny ; vous me comprenez et vous tremblez pour moi au fond de l’âme… et que vous trembleriez davantage si je pouvais vous dire un à un tous les détails de mes entrevues avec cette femme, les terreurs de milord quand il la voyait s’approcher de moi, son obéissance d’esclave aux moindres ordres de cette créature, et tous les vagues bruits qui de côté et d’autre sont parvenus jusqu’à mon oreille !…

« Je ne savais que croire, jusqu’au moment où ma servante m’eut appris que cette mistress Wood avait été autrefois la camériste de Jessy O’Brien. Je pensais comme le public, malgré le vice repoussant de cette femme qu’on voit ivre toujours, que c’était une ancienne maîtresse de