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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/80

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TROISIÈME PARTIE.

chemise… Rends-moi cela, mon beau garçon.

— Ce paquet est à moi, répondit Morris, où l’avez-vous pris ?

Mary Wood leva son bras pour montrer le sommet du cap ; mais elle le baissa aussitôt. Elle s’était ravisée. Son lourd visage prit une expression soudaine d’astuce.

— Ah ! Paddy, répliqua-t-elle, où je l’ai pris ?… Cela vient de bien loin, mon beau gaillard !… bien loin, au delà de la mer… Allons ! rends-le-moi, mon fils, j’y tiens beaucoup.

— Ce paquet est à moi, répéta Morris.

Mary Wood éclata de rire.

— Ces sauvages ont leurs idées ! murmura-t-elle. Voyons, Owen, je vais te donner assez de sous pour emplir ton vieux chapeau sans bords, mon fils… Sois bon enfant, et ne me force pas à te faire piquer par les épées de mes valets !…

Ceux-ci dégainèrent à cet ordre implicite, et coupèrent la retraite à Morris.

L’énigme se compliquait pour Montrath et les deux jeunes femmes.

C’était plus qu’une énigme pour la pauvre Francès, dont le cœur défaillait à voir ces quatre épées nues menacer la poitrine de Morris. Elle mettait sa jolie tête pâlie en dehors du pa-