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QUATRIÈME PARTIE.

leur inspirait à chaque instant plus d’effroi.

Mistress Wood se renversa sur les coussins de la causeuse et mit une sorte d’indécence fanfaronne à souiller du pied le riche velours du meuble.

Eh bien, Montrath ! reprit-elle, vous faites là une triste figure, mon cher lord !… Voyons ! il faut mettre fin à cette situation qui vous embarrasse !… Je souffre à vous voir cet air de pauvre diable traqué par ses créanciers… Brisons là et ne parlons plus du retard dont je vous tiens quitte… Donnez-moi mes deux mille livres.

— Mais je ne les ai pas, dit Montrath avec détresse.

Les sourcils de Mary Wood se froncèrent, et son œil eut un éclair de courroux.

— Vous ne les avez pas ! répéta-t-elle, et vous avez pris vingt heures au lieu de quatre !… Prétendriez-vous donc me résister sérieusement ?

— Je ne prétends rien, Mary, balbutia Montrath en baissant les yeux ; je veux tout ce que vous voulez… Mais l’impossible !…

— Et les diamants de milady ?… interrompit l’ancienne servante.

— Ils sont à Londres.