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QUATRIÈME PARTIE.

pendu !… Si tu savais comme ce Morris Mac-Diarmid aimait la pauvre Jessy !… Je n’aurai qu’un mot à dire, et il se vengera comme un Irlandais !

Ces paroles mettaient du froid au cœur de la pauvre Francès, mais elle écoutait de toute sa force ; elle voulait savoir encore…

— Je le trouverai bien, ce Morris ! continuait mistress Wood. N’ai-je pas des laquais pour le chercher ?… Je lui dirai que c’est toi, Robert Crackenwell, qui as fait élever le mur pour boucher la tombe… Je le mènerai à la vieille tour de Diarmid, et il nous tuera tous les trois pour venger sa fiancée…

Montrath tressaillit comme s’il se fût éveillé d’un lourd sommeil.

— La tour de Diarmid ! répéta-t-il, c’est là qu’elle est !…

— Sans doute il l’aime encore…, pensait Francès, dont le beau regard rêvait tristement.

Tout en soutenant Georgiana, qui revenait à la vie, elle gravait dans sa mémoire chacune des paroles de Mary Wood.

Celle-ci était arrivée au dernier degré de l’exaspération ; elle parlait encore, mais sa gorge oppressée ne rendait plus que des sons confus et sourds ; on n’entendait plus ce qu’elle disait.