Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
LA GALERIE DU GÉANT.

— Morris Mac-Diarmid, reprit-elle, vous avez aimé d’amour une jeune fille qui s’appelait Jessy O’Brien ?

Morris joignit ses mains sans répondre. Ce nom de Jessy réveillait toutes les tortures de son âme.

— Vous l’aimez encore ? reprit Francès. Répondez-moi ! répondez-moi !

Morris mit sa main sur son cœur. Sa poitrine oppressée ne donnait point passage à ses paroles.

— Oh ! oui, je l’aime ! dit-il enfin. Morte ou vivante, je l’aimerai toujours.

Les grands yeux bleus de Francès se levèrent, humides, vers le ciel.

Elle mit sa main blanche sur le bras de Morris.

— Elle sera heureuse, murmura-t-elle si bas que Mac-Diarmid ne l’entendit point.

Un groupe d’officiers de justice arrivait vers l’escalier, causant et riant.

Sauvons d’abord votre père, reprit Francès ; ensuite…

— Ensuite ? répéta Morris qui se sentait venir un vague espoir.

Francès eut un beau sourire et fit un signe d’adieu.

— Nous nous reverrons bientôt, dit-elle. Morris voulait interroger encore, mais la