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QUATRIÈME PARTIE.

voulu le retenir, car la pensée lui vint qu’Owen l’avait peut-être trompée…

Owen ! oh ! si cette révélation allait lui être fatale !…

La solitude où elle se trouvait pesait sur son âme comme un poids de plomb ; une vague terreur l’oppressait ; elle voulut prier, mais quelque chose était entre elle et Dieu qu’elle sentait sourd à sa voix suppliante…

Vers cette même heure où Kate se désolait dans sa prison, Ellen remontait le Claddagh pour regagner la ferme de Mac-Diarmid. Elle n’avait pu obtenir tous les renseignements qu’elle était venue chercher, mais elle savait que la haine victorieuse des ennemis de Mortimer s’apprêtait à saisir cette occasion de vengeance. Se présenter en ce moment à Galway, c’eût été, de la part du major, braver un danger certain et redoutable.

Tout en revenant vers les Mamturcks, Ellen creusait son esprit et lui demandait un moyen de salut. Elle avait encore deux ou trois heures de la trêve jurée par Jermyn ; mais une fois ce délai expiré, il était impossible de laisser le major à la ferme. Elle avait épuisé contre le dernier des Mac-Diarmid tous les moyens de résistance ; cette trêve elle-même, surprise en un