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QUATRIÈME PARTIE.

généreuse de votre dévouement… mais venez, Mac-Diarmid ; la fenêtre est basse, et je sais une issue qui vous conduira au dehors.

Morris hésitait. La voix reprit avec une impatience où il y avait de la tristesse :

— Venez, Mac-Diarmid, hâtez-vous !… il vous reste encore une personne chère à sauver !

Morris bondit sur l’appui de la croisée.

— Attachez vos draps ! s’écria la voix avec un accent d’épouvante.

Mais le jeune maître avait touché déjà le sol de la cour. Il se trouvait auprès de Francès.

Ils étaient émus tous les deux également, bien que pour des causes diverses, et leurs cœurs battaient à se briser.

Un instant ils restèrent tous deux incapables de parler.

Le bruit de la chute du prisonnier avait éveillé les dogues dans les préaux voisins, et un concert de hurlements sourds se faisait entendre de tous côtés.

Francès écoutait et tremblait. Morris recouvra le premier la parole.

— Voilà deux fois que vous me parlez d’elle, dit-il. Oh ! je vous en prie, dites-moi…

— Silence, au nom de Dieu ! interrompit la jeune fille dont la main froide se posa sur son