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LA GALERIE DU GÉANT.

galeries. Jermyn devint attentif, et son regard le voile de brume qui s’étendait autour de lui.

Mais c’était en un moment où le vent, apaisé pour quelques minutes, sommeillait avant de faire rage. Le brouillard était opaque comme un mur de pierre. Jermyn ne vit rien.

Le bruit entendu s’éloignait de l’ouverture des galeries, c’était un pas timide qui s’avançait, irrésolu, dans l’ombre. On ne suivait aucune direction précise ; on semblait tâtonner et sonder le brouillard…

Jermyn devinait Ellen, et les yeux de son esprit la reconnaissaient, malgré la brume épaissie.

— Elle ne trouve plus sa route, se disait-il ; elle va s’égarer plus d’une fois dans les roches !…

Il s’interrompit, parce que les pas venaient de s’arrêter.

Les sourcils de Jermyn se froncèrent. Il craignit qu’Ellen, effrayée par cette nuit impénétrable, ne revînt sur ses pas et ne rentrât dans les galeries.

Mais en ce moment une furieuse rafale arriva du large et balaya la brume en un clin d’œil.

Jermyn put entrevoir une ombre indécise et