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QUATRIÈME PARTIE.

Montrath, pair du royaume-uni), qui est venue nous surprendre et nous demander à dîner sans façon. »

Fenella trouvait la tournure un peu légère.

Tandis qu’elle en cherchait une autre, Francès traversa le salon et se rendit dans l’appartement qu’elle partageait avec Georgiana.

Elle trouva celle-ci accablée sous le poids de ses inquiétudes et de son malheur. Francès, dont le cœur était plein de tristesse, eut néanmoins de douces paroles pour l’encourager et la consoler. Lady Montrath s’endormit, bercée par l’espoir que lui rendait son amie.

Francès veilla ; son cœur était blessé ; le rêve unique et cher de sa jeunesse s’évanouissait devant un brusque réveil qui la laissait vaincue.

Elle souffrait. Mais c’était une belle âme, et sa prière demandait à Dieu le bonheur de Morris et le salut de Jessy…

Morris avait traversé en quelques minutes les rues de Galway. Il marchait maintenant dans la campagne, suivant cette route de Kilkerran déjà bien des fois parcourue.

La nuit était si noire et une brume si épaisse enveloppait la côte que Morris, malgré son habitude du pays, avait peine à trouver son chemin.

L’atmosphère lourde annonçait un orage. De